Tous les articles par Yann

Habitant St-Quentin en Picardie, j'utilise aquarelles, crayons, photos et quelques autres techniques pour illustrer ce blog et le site espace graphique.

Courgette en fleur farcie à l’aquarelle

Non je ne vais pas démarrer un blog culinaire, d’autres le font bien mieux que moi !

J’ai juste tout naturellement doté le site Espace graphique d’une nouvelle catégorie les Cucurbitacées. C’est une plante de potager assez banale, la courgette que j’ai pris en modèle pour réaliser une nature morte à l’aquarelle.

Cette fleur n’a pas besoin d’un objectif macro pour en capter les détails et à vrai dire c’est même une des plus grosses que l’on peut trouver dans un jardin. Celle-ci est utilisée en cuisine pour être farcie, ce qui nous renseigne sur la taille de la bouchée, mais également sur son aspect comestible.

En « croquant » les cucurbitacées, j’ai eu beaucoup de mal avec une cousine de la même famille : la citrouille.

Botaniquement les citrouilles ont un pédoncule plus dur que le potiron, le potiron est également plus sucré. Pour classer des photos cela aide vraiment…

J’ai eu la mauvaise idée ensuite d’ouvrir un catalogue de vente de graines : Des potirons de toutes les formes et de toutes les couleurs, point de citrouilles, toutes mes certitudes étaient à plat.

C’est donc toujours la même règle, il faut identifier la plante sur place au moment ou on prend la photo, un livre à la main, regarder les feuilles, les fruits, la fleur. Sentir, toucher et observer.

Pour goûter sur place une courgette, il faut en vouloir. Pour la citrouille, il faut être solidement armé, mais c’est vrai que pour d’autres légumes c’est bien plus facile. Notre bibliothèque gustative est parfois mieux documentée que celle des autres sens.

Pour le potiron je garde en mémoire le goût sucré et velouté du gratin qui est bien différent de celui de la citrouille moins sympathique.

Pas étonnant que l’on sacrifie donc ces dernières pour Haloween et que l’on conserve les potirons pour le garde manger.

Dentelles de pierre, corail et cathédrales

En manipulant des photos, j’ai mis côte à côte la grande rose de la Cathédrale d’Amiens et la photo d’une section de corail.

Rose : Cathédrale d'Amiens

L’analogie est intéressante car le le corail fabrique avec son petit échafaudage vivant un ouvrage de calcaire qui répond à certaines règles de solidité et de nécessités vasculaires.

Je ne rappellerais pas que la grande barrière de corail est visible depuis l’espace…

Plus petites mais néanmoins imposantes, nos cathédrales sont percées de baies en pierre plus ou moins ajourées.

Les contraintes liées au poids du bâtiment et du matériau employé sont énormes et réaliser un motif libre dans de telles conditions est un tour de force.

L’aspect esthétique est bien entendu important, cependant plus les contraintes seront fortes plus on va tendre vers des solutions proches des possibilités du matériau.

En voyant le squelette du corail former à peu de choses prés le même dessin que la rose du portail de la Cathédrale d’Amiens, je me suis dit que la forme en « marguerite » dans un cercle devait être le pendant du carton ondulé pour un plan.

Je vais continuer à trier mes photos, je ferais sans doute d’autres trouvailles.

Une petite dédicace à Claire, une amie d’enfance, créatrice de robes en dentelle :

http://www.lavoixpourlesfemmes.fr/actualites/mode/2011/10/26/article_robe-mariee-nord-caudry-dentelle.shtml

Dentelle de corail

Le cotinus coggygria un arbuste tout en contrastes

Il y a des saisons ou le jardin est un vaste chantier et ou les fleurs ne sont plus à la fête.

Néanmoins certains arbustes comme le Cotinus coggygria en profitent pour sortir le grand jeu, du rouge pourpre, les feuilles passent au rouge orange saturé.

L’arbre à perruques est de la famille des anacardiacées, au printemps il joue aux pom pom girl en agitant ses perruques dans le vent, ce qui est un effet visuel également très intéressant.

Contrairement à l’érable du Japon qui prend également de belles couleurs en automne, le Cotinus coggygria Royal purple reste arbustif ce qui lui permet de s’adapter à de petits jardins.

Pour les peintres, ce rouge rentre parfaitement en complémentaire avec le vert de la végétation aux alentours.

Dans notre œil les capteurs de rouge (cônes) vont être fortement sollicités quand on va regarder une feuille rouge. Quand on va déplacer le regard vers les d’autres feuilles vertes, ce sont d’autres cônes (verts et bleus) qui vont prendre le relais et dans ce cas le rouge sera cette fois sous représenté.

Avec ce contraste deux couleurs complémentaires mises côte à côte vont paraître plus saturées qu’elles ne le sont réellement.

A l’époque ou on oriente des spots sur des tableaux pour faire ressortir toute la saturation de la peinture, on reste encore « scotché » devant des fresques murales réalisées dans des endroits sombres par les maîtres de la renaissance.

Pour que ces fresques resplendissent à la lumière d’une bougie, il était obligatoire d’utiliser toutes les astuces pour que les scènes restent lisibles.

  • Une vierge à la peau orange avec un drapé bleu (complémentaire)
  • Un bras lumineux devant un fond sombre (luminosité)
  • Un personnage dans des couleurs chaudes devant un paysage froid (température)
  • Un trait d’une couleur pure au dessus d’un mélange éteint (saturation)

Le long de la silhouette d’un personnage, la ligne de séparation ne sera pas marquée par un trait noir, mais une succession de contrastes divers. Un procédé complétement artificiel mais qui doit passer comme naturel.

Devant les feuilles si bariolées de ce Cotinus, je ne peux que apprécier ce passage variable dans différents modes de contrastes.