Tous les articles par Yann

Habitant St-Quentin en Picardie, j'utilise aquarelles, crayons, photos et quelques autres techniques pour illustrer ce blog et le site espace graphique.

La fleur de grenade de Persépolis

Voici quelques photos datant d’une trentaine d’années que je viens de numériser.

Ce sont des clichés de Persépolis, un palais dont les fondations sont datées à partir de 521 avant JC. Initié par Darius 1er, le site de Pasargades est pillé en 331 avant JC par les troupes d’Alexandre le Grand. Un acte qu’il semble avoir regretté en organisant plus tard les « Noces de Suse ». Voilà pour le cadre historique.

Un palais constitué de nombreuses colonnes et bas reliefs sur lesquels on retrouve partout une fleur à 12 pétales identifiée généralement comme une fleur de grenade.

Bien que je n’ai pas encore réussi à prendre en photo une fleur de grenade, il me semble que le nombre de pétales est assez variable ce qui peut expliquer ce record de pétales sur les bas reliefs.

Placée dans une volute, ce motif floral devient le centre d’une spirale qui atteste des connaissances mathématiques de l’époque.

Certains bas reliefs sont de belles planches botaniques.

Bas relief végétal de Persepolis
Bas relief aux motifs végétaux

Dans ce palais les sculptures ne sont pas réservées uniquement à l’ordre végétal. Des animaux légendaires comme des Lamassus gardiens des portes ou des Griffons (au sommet des colonnes) nous indiquent que les végétaux peuvent être plus symboliques que tirés d’une observation botanique stricte.

Lamassus
Lamassus

On quitte le registre imaginaire pour le figuratif dans les bas reliefs montrant des rois (et leur couronne) apportant leur tribut à Darius 1er.

Selon la bible cet empire pouvait être divisé en 120 gouvernements (Satrapies). Je ne ferais aucune spéculation entre le nombre de satrapies et le nombre de pétales de cette fleur…

Procession tributaire
Procession tributaire

 

Le feuillage du mahonia x media charity

Comment ne pas tomber sous le charme des fleurs jaune citron du Mahonia x media ‘Charity’ ?

Une floraison qui explose aux portes de l’hiver et qui semble très appréciée de cette petite mouche.

L’inflorescence est composée de fleurs ayant 9 sépales et 6 pétales en forme de cloche vers le bas, une caractéristique que l’on va retrouver chez les fleurs qui doivent se protéger du froid et de la neige comme les Amaryllidacées.

Mahonia inflorescence jauneLe mahonia a un feuillage qui a été fort utilisé par les fleuristes pour réaliser des gerbes et couronnes. En effet ce feuillage à un fort pouvoir couvrant, plus dense que des rameaux de Sapin ou de Thuya.

Les feuilles sont imparipennées (composées de folioles en nombre impair).

Mahonia arbusteL’aspect graphique de ses feuilles le rapproche de la noblesse de l’acanthe qui orne bon nombre de temples.

Avant l’arrivée des couronnes en mousse synthétique, les feuillages ne pouvaient pas boire sur leur support. Des petits rameaux de mahonia étaient coupés par les fleuristes, puis reliés à un clou plat avec un petit fil de fer torsadé. Chaque rameau de feuillage était ensuite « piqué » dans une raquette, une couronne ou encore une croix en paille.

La rusticité du mahonia était une garantie de tenue, pour un montage qui allait rester dehors au gel et sans eau pendant une longue durée.

Le Mahonia est encore utilisé, cependant les nouveaux supports permettent d’utiliser une plus grande variété de feuillages et surtout de piquer directement les tiges des fleurs dans la mousse.

Bien entendu toutes les qualités du Mahonia (Berberidacée) se retrouvent également dans les feuilles de Houx (Aquifoliacée), la différence se trouve dans les barbillons épineux des feuilles.

Mahonia feuilleLa feuille du Mahonia reste souple et blesse peu contrairement à celle du Houx, la manipulation du couronne en Houx ne peut pas se faire à pleine mains.

 

Ma version du hollandais volant

Voici une huile que je viens juste de terminer pour coller dans le dernier thème de la Lanterne à BD : l’Héroic Fantasy.

La dernière fois j’étais un peu hors sujet dans le collectif, cette fois j’ai fait un effort.

Bon évidemment cette illustration n’est pas vraiment à sa place dans ce blog, cependant vous aurez remarqué que le coucher de soleil est le même que celui que j’avais pris en photo il y a quelques semaines.

J’avais dit que j’en ferais une huile, voilà qui est fait.

J’ai démarré avec un dégradé à la térébenthine avec du bleu outremer, une couleur toute dédiée pour ce hollandais volant.

Pour les nuages, je me suis rappelé les anciens conseils de mon ancien professeur de dessin « Gras sur maigre », à l’époque je peignais à l’acrylique, cette remarque avait moins de sens pour moi.

Donc ensuite, les masses principales, le pic rocheux en contre-jour, les montagnes et j’attaque le bateau et son dragon.

N’étant pas du tout marin, j’ai été obligé de me documenter un peu pour ce galion gothique, c’est toujours très instructif le dessin, cela permet de fixer des images sur un imaginaire un peu chaotique.

Un dragon, c’est pas très facile à dessiner surtout les ailes, on sait jamais dans quel sens faire les articulations. C’est loin d’être le premier qui sort de mes cartons, mais la pose enroulée autour du galion devait être naturelle.

C’est plus compliqué que de peindre les nuages d’après photo.

Après, il faut accorder les couleurs : J’avais une palette assez réduite (bleu outremer, orange, rouge carmin, noir, blanc) l’accord était assez facile.

Ensuite les lumières, plomber l’arrière du bateau, sans doute pas assez, c’est dur d’assombrir des éléments que l’on a soigneusement dessiné…

Si vous trouvez ce tableau mal fait, je comprends. J’ai moi même beaucoup ri en regardant certains tutoriels.

C’est normal on s’expose toujours à la critique quand on publie sur un blog.

Limnée ou escargot

Lors de ma focalisation sur Fibonnaci et les spirales, j’ai pris en photo quelques escargots, celui-ci me semblait aquatique.

J’ai pensé que si la coquille tournait à droite (dextre) ce serait un escargot de terre et que si sa coquille tournait à gauche (senestre) ce serait un escargot d’eau (exemple : limnée).

Mais après quelques petites recherches, je me suis rendu compte que cette règle n’était pas fondée et que dans une même famille il pouvait y avoir des variations. En général, l’hélice tourne plutôt à droite.

EscargotOn dit souvent avoir un QI de bulot, mais ces questions d’hélices demandent une certaine concentration.

La construction d’un escalier en hélice est un exercice qui demande un grand savoir faire technique. Ceux qui auront visité l’escalier de Chambord me comprendront.

A noter que si vous aimez la symétrie et les hélices, il y a un document fantastique sur cette question par Jean Philibert « La symétrie dans la nature, dans la science et dans l’art », ce document est disponible sur la page d’accueil de ce site :

Bulot