Il y a des saisons ou le jardin est un vaste chantier et ou les fleurs ne sont plus à la fête.
Néanmoins certains arbustes comme le Cotinus coggygria en profitent pour sortir le grand jeu, du rouge pourpre, les feuilles passent au rouge orange saturé.
L’arbre à perruques est de la famille des anacardiacées, au printemps il joue aux pom pom girl en agitant ses perruques dans le vent, ce qui est un effet visuel également très intéressant.
Contrairement à l’érable du Japon qui prend également de belles couleurs en automne, le Cotinus coggygria Royal purple reste arbustif ce qui lui permet de s’adapter à de petits jardins.
Pour les peintres, ce rouge rentre parfaitement en complémentaire avec le vert de la végétation aux alentours.
Dans notre œil les capteurs de rouge (cônes) vont être fortement sollicités quand on va regarder une feuille rouge. Quand on va déplacer le regard vers les d’autres feuilles vertes, ce sont d’autres cônes (verts et bleus) qui vont prendre le relais et dans ce cas le rouge sera cette fois sous représenté.
Avec ce contraste deux couleurs complémentaires mises côte à côte vont paraître plus saturées qu’elles ne le sont réellement.
A l’époque ou on oriente des spots sur des tableaux pour faire ressortir toute la saturation de la peinture, on reste encore « scotché » devant des fresques murales réalisées dans des endroits sombres par les maîtres de la renaissance.
Pour que ces fresques resplendissent à la lumière d’une bougie, il était obligatoire d’utiliser toutes les astuces pour que les scènes restent lisibles.
- Une vierge à la peau orange avec un drapé bleu (complémentaire)
- Un bras lumineux devant un fond sombre (luminosité)
- Un personnage dans des couleurs chaudes devant un paysage froid (température)
- Un trait d’une couleur pure au dessus d’un mélange éteint (saturation)
Le long de la silhouette d’un personnage, la ligne de séparation ne sera pas marquée par un trait noir, mais une succession de contrastes divers. Un procédé complétement artificiel mais qui doit passer comme naturel.
Devant les feuilles si bariolées de ce Cotinus, je ne peux que apprécier ce passage variable dans différents modes de contrastes.