Il y a bien longtemps j’avais réalisé un petit dragon articulé pour servir de marionnette dans un film d’étudiant en image par image. Le but était d’illustrer en amateur une scène assez courte d’un roman de J.R.R. Tolkein.
J’ignorais que quelques années plus tard ce même roman serait adapté au cinéma par des professionnels.
Mais revenons à nos dragons…
Mon petit dragon avait été réalisé sur une armature en aluminium, un métal souple qui permet de torsions multiples.
Le corps avait été conçu en sculptant des morceaux de polyéthylène expansé, un matériau souple et qui m’a semblé moins nocif à fondre que le PVC (La colle du pistolet est très chaude).
Le dragon d’origine avait été peint dans un esprit un peu réaliste, mais après quelques années j’ai décidé de lui redonner des couleurs et pourquoi pas lui faire un peu de chirurgie esthétique.
La première opération a consisté à lui couper le cou afin de le rallonger, et de lui donner une taille plus adulte.
Cela ma fait un petit pincement au cœur de faire cela sur ma marionnette, mais il faut bien y passer par là pour rentrer dans le canon de beauté draconien.
Bien entendu j’ai rajouté un fil d’aluminium pour conserver une articulation à ce niveau. Un premier voile en polyéthylène a été découpé puis placé autour de cette articulation.
La colle peut être employée de différentes manières, pour l’assemblage, en bordure pour solidifier le bord d’une aile par exemple, en nervure pour la décoration ou pour créer un angle dans le plan du voile expansé.
Enfin il est possible de la faire filer en tirant dessus avec les doigts (attention aux brulures si la colle n’est pas refroidie).
Pour être prudent il est possible d’utiliser une pince à épiler, cela rajoute juste un outil au matériel nécessaire.
D’autres petits morceaux du voile ont été placés en crête sur le dos afin de donner plus de volume au corps.
Par la suite j’ai poursuivi les opérations de customisation, recouvrant le dragon de différentes couches superposées, assemblées au pistolet à colle.
L’animal en plastique ne fait que 30 cm de long, ce travail n’est pas très fin à cette échelle, j’en suis tout à fait conscient, à l’origine le petit monstre était dans la pénombre d’une grotte en polyuréthane, d’autres marionnettes servaient pour les plans rapprochés.
Une caméra 8mm captait les mouvements image par image. A présent je pourrais refaire facilement le même extrait avec n’importe quel appareil photo numérique.
Mais revenons à notre opération dans l’hôpital des dragons.
Vient ensuite l’opération de bombage, cela se fait généralement en extérieur avec un masque pour éviter de s’intoxiquer avec les vapeurs.
Les coulées de colle deviennent très brillantes après cette étape, il est possible d’appliquer ensuite différentes patines avec du cirage par exemple.
Je me suis très vite rendu compte que ma fille préférait une couleur bien clinquante alors pour le moment il va un peut faire sa vie dans cette teinte bling bling, on aura évité un dragon rose…
Bien entendu les matériaux ne peuvent pas être mis à la bouche, le polyéthylène peut s’arracher facilement et la peinture n’est pas alimentaire.
Si vous reproduisez chez vous cette marionnette, n’oubliez pas que les plus petits peuvent se blesser avec.
Le dragon est à présent terminé, cette métamorphose à pris environ deux heures avec des matériaux de récupération, une paire de ciseaux et une bombe de colle dorée.