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Le cotinus coggygria un arbuste tout en contrastes

Il y a des saisons ou le jardin est un vaste chantier et ou les fleurs ne sont plus à la fête.

Néanmoins certains arbustes comme le Cotinus coggygria en profitent pour sortir le grand jeu, du rouge pourpre, les feuilles passent au rouge orange saturé.

L’arbre à perruques est de la famille des anacardiacées, au printemps il joue aux pom pom girl en agitant ses perruques dans le vent, ce qui est un effet visuel également très intéressant.

Contrairement à l’érable du Japon qui prend également de belles couleurs en automne, le Cotinus coggygria Royal purple reste arbustif ce qui lui permet de s’adapter à de petits jardins.

Pour les peintres, ce rouge rentre parfaitement en complémentaire avec le vert de la végétation aux alentours.

Dans notre œil les capteurs de rouge (cônes) vont être fortement sollicités quand on va regarder une feuille rouge. Quand on va déplacer le regard vers les d’autres feuilles vertes, ce sont d’autres cônes (verts et bleus) qui vont prendre le relais et dans ce cas le rouge sera cette fois sous représenté.

Avec ce contraste deux couleurs complémentaires mises côte à côte vont paraître plus saturées qu’elles ne le sont réellement.

A l’époque ou on oriente des spots sur des tableaux pour faire ressortir toute la saturation de la peinture, on reste encore « scotché » devant des fresques murales réalisées dans des endroits sombres par les maîtres de la renaissance.

Pour que ces fresques resplendissent à la lumière d’une bougie, il était obligatoire d’utiliser toutes les astuces pour que les scènes restent lisibles.

  • Une vierge à la peau orange avec un drapé bleu (complémentaire)
  • Un bras lumineux devant un fond sombre (luminosité)
  • Un personnage dans des couleurs chaudes devant un paysage froid (température)
  • Un trait d’une couleur pure au dessus d’un mélange éteint (saturation)

Le long de la silhouette d’un personnage, la ligne de séparation ne sera pas marquée par un trait noir, mais une succession de contrastes divers. Un procédé complétement artificiel mais qui doit passer comme naturel.

Devant les feuilles si bariolées de ce Cotinus, je ne peux que apprécier ce passage variable dans différents modes de contrastes.

La fleur de grenade de Persépolis

Voici quelques photos datant d’une trentaine d’années que je viens de numériser.

Ce sont des clichés de Persépolis, un palais dont les fondations sont datées à partir de 521 avant JC. Initié par Darius 1er, le site de Pasargades est pillé en 331 avant JC par les troupes d’Alexandre le Grand. Un acte qu’il semble avoir regretté en organisant plus tard les « Noces de Suse ». Voilà pour le cadre historique.

Un palais constitué de nombreuses colonnes et bas reliefs sur lesquels on retrouve partout une fleur à 12 pétales identifiée généralement comme une fleur de grenade.

Bien que je n’ai pas encore réussi à prendre en photo une fleur de grenade, il me semble que le nombre de pétales est assez variable ce qui peut expliquer ce record de pétales sur les bas reliefs.

Placée dans une volute, ce motif floral devient le centre d’une spirale qui atteste des connaissances mathématiques de l’époque.

Certains bas reliefs sont de belles planches botaniques.

Bas relief végétal de Persepolis
Bas relief aux motifs végétaux

Dans ce palais les sculptures ne sont pas réservées uniquement à l’ordre végétal. Des animaux légendaires comme des Lamassus gardiens des portes ou des Griffons (au sommet des colonnes) nous indiquent que les végétaux peuvent être plus symboliques que tirés d’une observation botanique stricte.

Lamassus
Lamassus

On quitte le registre imaginaire pour le figuratif dans les bas reliefs montrant des rois (et leur couronne) apportant leur tribut à Darius 1er.

Selon la bible cet empire pouvait être divisé en 120 gouvernements (Satrapies). Je ne ferais aucune spéculation entre le nombre de satrapies et le nombre de pétales de cette fleur…

Procession tributaire
Procession tributaire

 

Le feuillage du mahonia x media charity

Comment ne pas tomber sous le charme des fleurs jaune citron du Mahonia x media ‘Charity’ ?

Une floraison qui explose aux portes de l’hiver et qui semble très appréciée de cette petite mouche.

L’inflorescence est composée de fleurs ayant 9 sépales et 6 pétales en forme de cloche vers le bas, une caractéristique que l’on va retrouver chez les fleurs qui doivent se protéger du froid et de la neige comme les Amaryllidacées.

Mahonia inflorescence jauneLe mahonia a un feuillage qui a été fort utilisé par les fleuristes pour réaliser des gerbes et couronnes. En effet ce feuillage à un fort pouvoir couvrant, plus dense que des rameaux de Sapin ou de Thuya.

Les feuilles sont imparipennées (composées de folioles en nombre impair).

Mahonia arbusteL’aspect graphique de ses feuilles le rapproche de la noblesse de l’acanthe qui orne bon nombre de temples.

Avant l’arrivée des couronnes en mousse synthétique, les feuillages ne pouvaient pas boire sur leur support. Des petits rameaux de mahonia étaient coupés par les fleuristes, puis reliés à un clou plat avec un petit fil de fer torsadé. Chaque rameau de feuillage était ensuite « piqué » dans une raquette, une couronne ou encore une croix en paille.

La rusticité du mahonia était une garantie de tenue, pour un montage qui allait rester dehors au gel et sans eau pendant une longue durée.

Le Mahonia est encore utilisé, cependant les nouveaux supports permettent d’utiliser une plus grande variété de feuillages et surtout de piquer directement les tiges des fleurs dans la mousse.

Bien entendu toutes les qualités du Mahonia (Berberidacée) se retrouvent également dans les feuilles de Houx (Aquifoliacée), la différence se trouve dans les barbillons épineux des feuilles.

Mahonia feuilleLa feuille du Mahonia reste souple et blesse peu contrairement à celle du Houx, la manipulation du couronne en Houx ne peut pas se faire à pleine mains.