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La route des orchidées

Dimanche dernier c’était le Festival BD des éclaireuses et éclaireurs à Saint-Gobain, j’y étais invité avec d’autres dessinateurs de la Lanterne à BD.

Je savais qu’en traversant les bois en voiture, il y avait une petite chance de croiser une orchidée sauvage sur la route.

Quand les deux cotés de la route se sont tapissés de ces pointes blanches, j’ai compris que j’étais tombé sur un endroit exceptionnel. La floraison venait de commencer ce qui était le moment parfait pour prendre des photos, il y avait du choix pour les angles de vue !

Orchidées et prêles
Orchidées et prêles

Une constellation d’orchidées sur environ 500 mètres c’était la première fois que je voyais cela.

A priori le genre était dactylorhiza (Orchis), ensuite il faut se méfier car dans une même colonie il peut y avoir plusieurs espèces comme des dactylorhiza maculata ou dactylorhiza fuchsii ou d’autres croisements subtils. En gros, sans livre de botanique sur place, il faut être expert.

Dactylorhiza
Dactylorhiza plus marqué

Bon c’est vrai maintenant il y a également l’application Pl@ntNet pour les fanas du mobile.

Pour les autres on regarde les feuilles au raz du sol qui ont généralement des points, c’est bon signe.

Feuille maculée
Feuille maculée

Ces particularités lui donnent un avantage sur les herbes hautes quand le talus est entretenu ou dans une pâture.

Une fois la floraison terminée on ne va plus voir grand chose et tout va finir par retourner sous terre pour ressortir à la prochaine saison.

Alors j’ai pris des photos le matin et comme j’avais tout mon matériel, j’en ai profité pour faire une petite aquarelle :

Aquarelle d'un orchis
Aquarelle d’un orchis

 

Quitte à me répéter je dois signaler qu’il est inutile de tenter de replanter ces orchidées sauvages. Elle vivent connectées à de longs réseaux d’hyphes : Les champignons leur fournissent une partie de leur alimentation.

On doit les protéger en respectant leur habitat instable à la lisière de la forêt ou dans les pâturages entretenus à la bonne hauteur par les animaux.

Balade culinaire dans les bois

 

Un ptit tour dans les bois c’est bon pour la forme.

En même temps je me suis demandé si avec mes petites connaissances botaniques j’étais capable de survivre en mangeant des végétaux (un peu bête comme idée, mais ça fait partie des questions existentielles que l’on peut se poser dans une forêt).

Bon on commence par la Cardamine des prés qui illustre cet article, il parait que c’est comestible (de la famille des choux). Cela ressemble un peu à du Colza mais en mauve. Elle marque un passage ombragé et humide.

La mousse c’est pour les animaux, quand il n’ont plus rien d’autre à grignoter en hiver.

Mousse
Mousse sur les arbres

La violette, oui ça c’est possible, mais il n’y en a pas beaucoup :

Violette
Violettes

La Ficaire et l’Anémone sylvie qui dominent le sous-bois : Surtout pas ! Ce sont des Renonculacées = Poison.

Ficaire
Tapis de ficaires

 

Anémone sylvie
Anémone sylvie

Oxalis petite oseille,  c’est utilisable en cuisine mais cela dépend de la dose, à réserver aux spécialistes à cause de l’acide oxalique quelle contient.

Oxalis petite oseille
Oxalis petite oseille

La pervenche et la stellaire ça ne se mange pas, mais c’est très beau.

Pervenche
Pervenche
Stellaire
Stellaire

Dans le registre animal, les seuls que j’ai croisé ce sont ces têtards ! En me déplaçant, j’ai certainement été trop bruyant pour voir d’autres animaux.

Têtards
Têtards

Il faudra attendre avant de pouvoir se faire une fricassée de cuisses de grenouilles !

Bon finalement à part la cardamine, les violettes et quelques pissenlits sur le chemin y a pas grand chose pour se nourrir en forêt. C’est quand même assez confortable de rentrer chez soi et de trouver un frigo plein !

Je précise que bien entendu je n’ai rien cueilli (donc rien mangé) et que je ne vous encourage pas à consommer des plantes dans les bois. J’ai pu me tromper sur leur identification, il vaut mieux éviter un drame.

L’oeil de la forêt

L’hiver étant doux, j’en ai profité pour faire une petite balade.

Le gel est arrivé brièvement puis a rebroussé chemin.

Certaines plantes sont déjà en décomposition alors que d’autres profitent de l’aubaine pour se constituer de solides réserves. Elles se font remarquer par des couleurs insolentes, sorties directement de gros tubes de peintures.

Entre la vie et la mort les contrastes de couleur sont parfois violents, c’est ce qui fait la beauté de ces petits coins perdus.

Mare

 

 

Au bord de la plage, une Cordyline australis

De temps en temps il faut céder au plaisir du cliché avec cette belle plage du bout du monde, sa mer bleue et ses palmiers.

Après la baignade, il est temps de s’intéresser justement à ces palmiers qui n’en sont pas vraiment vu qu’ils appartiennent à la famille des Agavaceae (Agavacées). Découverts en 1769 lors du premier voyage de l’Endeavour (James Cook dans le Pacifique), il faut aller en Nouvelle-Zélande pour y trouver l’origine connue de cette Cordyline australis.

Cette arbre des contrées lointaines peut être acclimaté en France, comme sur cette côte bretonne de Plestin-lès-Grèves où a été prise cette photo. Grâce à la mer, le froid est modéré en hiver ce qui permet de profiter de cet environnement naturel très sympathique.

Son long feuillage est relativement souple, les variantes de couleurs et les stries linéaires permettent des jeux graphiques que savent exploiter les fleuristes en bouquets ou compositions exotiques.

Des fleurs parfumées à 6 tépales courbes laissent place à des baies blanches, portées en grappes qui seront disputées pas les oiseaux.

Baies de Cordyline australis
Baies de Cordyline australis